
Un gros nuage a soudain dégagé l’arête nord-ouest du Petit Astazou. Un rayon de soleil est venu l’imprimer sur les gris de l’orage. Nous étions médusés par cette apparition. Myla a tourné son visage vers moi et m’a dit :
– C’est super beau !
– Oui, j’adore. Profite bien du spectacle, cet orage va l’effacer très vite.
Myla a regardé le sommet. Dans un souffle, elle a murmuré :
– J’aimerais tant…
J’ai senti son désir, un peu de fatalisme et tout à coup un souhait impérieux. Les yeux lumineux, elle m’a demandé :
– Demain, on monte là-haut ?
– Demain matin ?
– Oui, tu es d’accord ?
Je ne me sentais pas capable de refuser.
– Entièrement d’accord, si ça te fait plaisir et si l’orage passe vite…
Elle s’est jetée sur moi pour m’embrasser. Entre deux baisers, elle a murmuré :
– Merci !… C’est pas trop difficile ?
– Non ! Mais, ce sera long… ce soir, il va falloir bien manger…