Épisode 49

Nous nous sommes déshabillés complètement et nous nous sommes précipités sous les couvertures. J’étais heureux de retrouver Myla comme je l’avais laissée la veille. Souriante, épanouie, hédoniste. Elle goûtait mes lèvres, mon menton et ma poitrine. Ses cheveux encore mouillés collaient à ma peau en y apportant une fraîcheur parfumée. Il a suffi de ces caresses pour déclencher une tornade amoureuse. Nous effacions d’un coup les violences et les angoisses de cette journée.

Nos bras ont entouré et serré nos corps. Mon cœur battait contre le sien, presque à la même vitesse. Nos membres se réchauffaient et s’agitaient avec fébrilité. Nous n’avons pas retardé davantage notre fusion. J’ai tout oublié, la chute, la douleur, l’autre homme, sa disparition…  

Après le retour au calme, je m’informais quand même de ce qu’il était advenu de Nathan. Myla s’est libérée du problème en parlant posément.

Épisode 48

À l’intérieur, pendant que nous enlevions nos vestes détrempées, j’ai tout de suite remarqué des morceaux de bougies. Lorsque des promeneurs prévoient une nuit dans un refuge, souvent ils en apportent dans leur sac. Au moment de partir, ils laissent en général le reste de leur éclairage pour les suivants. Nous allions pouvoir nous éclairer, c’était une bonne chose.

Dans l’autre salle, sur la couche inférieure, il y avait deux couvertures. Je me suis assis au bord du lit pour que Myla regarde ma blessure.

– Je vais voir ça ! Faut bien que je mette en pratique ce que j’apprends…

– Tu es infirmière ?

– Pas encore… Je vais passer l’examen… Je ne peux pas faire grand-chose. Heureusement, il n’y a rien de cassé. Si tu veux, j’ai du paracétamol.

– Moi aussi. Tu peux regarder dans mon sac ?

– C’est bon ! J’ai ce qu’il te faut. Prends-le.

Elle a sorti de son sac la gourde qu’elle avait remplie dans le lac. Elle m’a fait boire en tenant doucement ma tête comme si j’étais un malade impotent.

Épisode 47

Retrouver ainsi Myla au col, devant la porte du refuge, a été un moment extrêmement fort. Nous nous étions perdus. La solitude forcée est le pire des châtiments. Mais nous retrouvions la puissance de nos caresses et de nos étreintes.

Le moment était d’une telle force émotionnelle que je n’ai pas voulu l’interroger sur ce qu’il était arrivé à Nathan. J’étais très inquiet, je craignais de le voir surgir de nulle part… Mais comme Myla semblait ne pas y attacher d’importance, j’ai imaginé qu’elle avait trouvé une solution.

Sur une grimace de ma part, elle a compris que j’avais un problème. Elle a pris conscience de mon attelle de corde et de ma difficulté à remuer le bras gauche.

Un léger crachin avait remplacé l’épais brouillard sans que nous y prenions garde. Puis la pluie s’est imposée. Les bourrasques ont commencé à nous déstabiliser. Nous sommes rentrés précipitamment dans la première pièce exiguë de l’abri. Il n’était plus possible de continuer notre retour. Surtout pas dans ce couloir qui s’ouvrait sous nos pieds et menaçait de nous avaler.

Épisode 46

Quand je suis arrivé à la base du couloir, Myla a entendu le bruit des pierres que je déplaçais. Elle était juste au-dessus et s’apprêtait à franchir le col qui conduit sur le versant nord du cirque d’Estaubé.

Sur ce col, a été construit un petit refuge, deux demi-cylindres collés l’un à l’autre par un côté. Le premier sert de salle à manger, le second de dortoir avec des lits couchettes superposés Cet abri est toujours fort utile en cas d’orage ou de tempête de neige. La descente du couloir nord est très délicate. Il est constitué de roches en équilibre instable. Il n’a plus comme autrefois la pellicule glacée qui le rendait encore plus dangereux pour des personnes insuffisamment équipées. Mais le parcourir est toujours une épreuve exposée. Myla a hésité.

Puis elle a regardé vers moi et elle m’a reconnu. Je redoutais qu’elle se retourne et s’engage dans la descente du couloir. Comme si elle voulait me fuir. Mais elle m’a attendu. J’ai seulement vu qu’elle me souriait.

Alors, moi aussi je me suis mis à lui sourire. Le bonheur m’étouffait tellement que ce sourire est parti en éclat de rire. Mon souffle en était coupé. Je respirais fort comme si j’étais en train de finir un sprint. Je ne regardais plus où je posais mes pieds. Je gravissais le couloir sud avec précipitation.

Épisode 45

Courir n’était pas aisé. Je sautais plutôt de pierre en pierre au risque de perdre l’équilibre et de me fracasser la tête dans cette descente abrupte.

Une fois parvenu au bord du lac, je n’ai trouvé aucune trace de leur passage. J’ai inspecté longuement le terrain en longeant le bord de l’eau. En vain. Il y avait bien un endroit où les graviers avaient été foulés et avaient gardé des traces de semelles, mais elles pouvaient avoir été faites par d’autres promeneurs.

Un souffle de vent a dégagé la barrière rocheuse fendue par la brèche de Tuquerouye. Et je l’ai vue ! Myla marchait sur la vire qui conduit au couloir. Elle était seule ! Où était passé Nathan ? Le fuyait-elle ? Avait-il fini par l’abandonner ? Je n’avais aucun élément de réponse. Il ne me restait plus qu’à la rattraper. Je risquais aussi de me jeter dans la gueule du loup si Nathan se cachait à proximité. Il m’avait raté une fois, il ne laisserait pas passer une seconde possibilité de m’éliminer. Mais rejoindre Myla me paraissait essentiel !

Épisode 44

Ils étaient arrivés sur la rive du lac. Myla était accroupie. Elle devait remplir sa gourde. Quand elle s’est relevée, ils se sont agités. D’après les mouvements que je percevais, j’ai pensé qu’ils se disputaient. Violemment ! Il s’approchait d’elle. Elle le repoussait. Il recommençait. Les nuages sont descendus vers eux. A travers des lambeaux de vapeurs, je pouvais encore suivre leur querelle. Puis le voile cotonneux les a cachés. J’ai eu juste le temps de voir que Myla était tombée au bord de l’eau. Je me suis dit qu’il allait la frapper. Ensuite, plus rien ! Il fallait à tout prix que j’intervienne.

J’ai essayé de courir mais mon bras s’est rappelé à moi. La douleur redevenait intense. J’espérais arriver à temps pour la protéger si c’était encore possible. Si ce fou n’avait pas déjà commis son crime… Si elle avait osé l’affronter pour lui dire qu’elle se refusait à lui, j’étais sûr qu’il aurait été capable de la frapper à mort.

La lumière faiblissait. Le brouillard, épais, prenait des couleurs de linceul poussiéreux.

Épisode 43

J’ai remarqué qu’ils avaient abandonné la corde d’escalade que Nathan avait tranchée. Plus haut, je n’ai vu personne. Soit, ils étaient arrivés au sommet, soit, ils étaient cachés par des saillies de la paroi rocheuse. J’avais beaucoup de mal à évaluer la durée de mes évanouissements.

L’escalade devenait moins difficile, mon bras était stabilisé. Je commençais à accepter ma douleur. Le pic du Petit Astazou approchait. J’allais en avoir le cœur net.

En atteignant un sommet, on découvre toujours, avec une intense satisfaction, le vent qui n’a plus d’obstacle et la vue qui s’étend tout autour de soi. Mais cette fois-là, je ne les ai pas remarqués tout de suite. J’étais surtout désireux de repérer deux personnes dévalant la pente. Mon premier tour d’horizon n’a rien donné. Le paysage semblait désert.

Ensuite, comme d’habitude, j’ai ressenti une belle émotion en regardant les sommets qui s’offraient majestueusement à mes yeux. Je me suis dépêché de les admirer car les nuages grimpaient déjà à leur assaut. A ma droite, le sommet extra-large du Marboré, puis le Cylindre et plus loin le Mont Perdu qui écrasait sur ses pentes à paliers des glaciers lourds et avachis. Tout en bas, le lac Glacé ne l’était plus. Et à gauche, sous le ciel encore bleu, se détachaient des crêtes rocheuses qui ne pouvaient être franchies qu’en passant par la Brèche de Tuquerouye.

En regardant à nouveau vers le Lac Glacé, je les ai vus.

Épisode 42

J’ai essayé de ne pas y penser. Dans le cirque un nouvel orage se préparait. La masse sombre s’accumulait au-dessus des reliefs. Il fallait que je ne perde pas de temps si je voulais les rattraper.

Les hypothèses désagréables sont revenues à la charge dans mon esprit. Nathan était armé. J’avais vu son grand couteau. Il pouvait obliger Myla à le suivre. Mais elle pouvait aussi s’être rangée de son côté et avoir accepté de continuer la course en sa compagnie et, après tout, se moquer de mon sort. Je ne la connaissais que depuis la veille, c’est dire que je ne savais rien d’elle ni de son caractère.

J’ai rangé mes affaires dans le sac et j’ai commencé à grimper le mur vertical pour la deuxième fois. Pas question de saisir une prise avec la main gauche. En plaquant mon bras contre la paroi, je parvenais à un équilibre suffisant. Vaille que vaille, je suis arrivé au point de départ de ma chute.

Épisode 41

C’est à ce moment-là que j’ai ressenti une violente douleur dans mon bras gauche. Depuis l’évanouissement, je n’avais rien remarqué. Mon corps entier était dans la souffrance. Lorsque j’ai posé la main sur le rocher, l’élancement a été fulgurant. J’ai compris que mon épaule avait subi le choc le plus important. Plié par la douleur, je n’ai pas bougé pendant quelques minutes. Je respirais mal. Je me suis probablement évanoui à nouveau.

Puis à demi conscient, j’ai pris le bout de corde qu’il me restait dans le but de réaliser une écharpe pour maintenir mon bras. La blessure était encore très vive, mais je savais qu’au bout de quelques heures, ce serait un peu plus supportable. Il n’y avait rien de cassé et c’était le principal.

Maintenant je devais agir. Myla était probablement en danger. Elle s’était certainement soumise aux ordres de cet homme pour ne pas risquer sa propre vie.

Une autre hypothèse m’a submergé.

Épisode 40

J’ai seulement vu le bout de corde passer et quitter l’anneau qui aurait dû me retenir au becquet. Je n’ai rien vu d’autre. Je savais que je tombais et que j’allais probablement mourir dans cette voie si je n’arrivais pas à m’agripper à un rocher.

Le premier choc a été bénin. Mon sac a heurté la paroi et m’a protégé. Mais il m’a rejeté vers le vide. Le choc suivant m’a suffoqué. Je me suis aplati sur une saillie qui m’a retenu. J’aurais pu dégringoler une bonne centaine de mètres de plus et me fracasser les os. J’ai senti tout le poids de mon corps s’écraser sur la roche. Mon casque aussi a frappé violemment. Je ne parvenais plus à respirer. J’ai dû perdre conscience. Je ne m’en suis pas rendu compte. Combien de minutes ? Je ne pouvais pas le dire. Lorsque j’ai repris mes esprits, ma première vérification a été de remuer mes orteils. Tout allait bien. Heureusement ! Une blessure à la colonne vertébrale et c’était la mort qui me happait.

Quand j’ai réussi à me redresser, j’ai aussitôt regardé plus haut. Il n’y avait plus personne. La voie était vide.

Épisode 39

Nathan tenait dans une main une boucle de la corde qui m’assurait. Son visage était neutre. Aucune émotion ne trahissait ce qu’il s’apprêtait à faire. Dans l’autre main, il tenait son couteau. Je n’y ai pas vu automatiquement une menace. J’ai pensé qu’il y avait eu un problème. Peut-être un incident sur notre assurage ? J’avais vérifié cette corde avant de la prendre. Elle n’était pas neuve, mais elle ne présentait aucun point d’usure. Quand j’ai été assez proche de lui, il y a eu un mouvement très brusque. Il m’a fait voir le bout de corde. Elle était tranchée ! Coupée en deux morceaux. J’ai compris sur le champ ce que cela voulait dire. Si je glissais, Myla n’était plus en mesure de me retenir.

Je n’ai pas eu le temps de parler pour demander des explications. Myla n’avait pas l’air de comprendre non plus. J’ai seulement eu le temps de voir son joli visage tout à fait impassible. Elle aussi cherchait à savoir ce que faisait cet homme étrange qu’elle n’appréciait pas et dont elle se méfiait certainement. Et l’invraisemblable s’est produit. Nathan a levé l’une de ses jambes et l’a envoyée avec force vers moi. Je n’ai pas eu le temps de voir et encore moins de parer. La semelle de sa chaussure est venue me heurter en pleine poitrine avec une violence à laquelle il m’était impossible de résister.

Épisode 38

Les prises sont assez visibles et très franches dans cette longueur. Mais c’est la plus difficile de toute la voie. Je me suis concentré sur l’assurage. La corde glissait entre mes doigts avec régularité. Puis elle a arrêté de se dévider. Myla devait être arrivée au sommet de ce ressaut.

C’était à mon tour ! Je suis monté discrètement. J’étais inquiet pour Myla. Nathan l’avait très certainement rejointe. Que manigançait-il ? Comment allais-je la retrouver ? Je me suis dégagé un peu du rocher. Je les ai aperçus un peu plus haut. Ils en avaient effectivement terminé avec le mur. Ils étaient côte à côte. Ils me regardaient monter. Je ne voyais rien d’anormal. J’ai eu l’impression qu’il y avait une trêve des hostilités entre eux. Je me suis rapproché du sommet de ce mur, j’ai passé la tête, puis mon torse. Et j’ai assisté, hébété, à un acte insensé.

Épisode 37

Nathan a tout à coup réalisé que je n’étais plus très loin d’eux et que je pouvais intervenir si besoin.  Il s’est résolument tourné vers moi et m’a lancé avec agressivité :

– Toi, tu ne t’occupes pas de nous ! Tu dégages !

– Désolé de te décevoir, Myla est ma cliente pour cette course…

Il l’a regardée en ouvrant exagérément ses yeux puis il m’a dit en se moquant :

– J’espère que tu t’es fait payer avant de partir parce que Myla, elle n’a pas vraiment de fortune en poche…

– Ce n’est pas un problème, la question ne se pose pas…

Nathan s’est esclaffé :

– Pourquoi ? Vous avez trouvé une autre solution ?

Myla, désireuse d’en finir, a commencé l’escalade du mur vertical. Je sentais qu’elle rageait. La vulgarité de ces propos nous insupportait.

Épisode 36

Lentement, je me suis rapproché d’eux. Myla disait :

– Je fais ce que je veux. Rien ne m’oblige à te suivre.

– Tu sais bien que tu ne risques rien…

– Ce n’est pas vraiment ce que je pense ! Pourquoi me poursuis-tu ?

– Tu le sais, Myla ! On en a déjà parlé à la Grange de Holle. J’ai senti que tu étais d’accord avec moi. Tu es tellement importante à mes yeux…

Après quelques secondes, il a ajouté :

– Je te regarde et je te trouve bien triste.

Elle a ricané :

– Mais si je suis triste, Nathan, c’est parce que tu es ici. Je ne t’ai rien demandé… et surtout pas de me suivre !

– Pourtant, au refuge, tu ne disais pas ça…

– Au refuge, je t’ai écouté. Ensuite, je…

J’ai fait un mouvement qui les a alertés.

Épisode 35

D’habitude, quand on se rencontre en montagne, on se parle un peu, on se pose quelques questions sur la course et sur la météo, on répond courtoisement. On gagne toujours à être poli. Mais avec ce gars, rien du tout ! Il a regardé plus haut pour évaluer la voie à suivre et il a grimpé pour rejoindre Myla au-dessus de moi. Je me suis aussitôt interrogé sur ce qu’il risquait d’arriver tant la situation me semblait délicate. Myla s’est arrêtée de monter quand elle a compris que le grimpeur finirait par la rejoindre. Elle a placé une sangle sur un rocher pointu et elle s’est retournée pour voir où je me trouvais. Je n’étais pas loin. Je pouvais me porter éventuellement à son secours.

Il est monté à sa hauteur. Il lui a envoyé un grand sourire en messager de sa bonne foi. Mais elle ne l’a pas reçu comme il l’espérait. Elle n’a tout simplement pas répondu. Il lui a alors reproché de l’avoir quitté la veille. Je ne pouvais pas tout entendre depuis ma position, j’arrivais pourtant à traduire leurs expressions. Ils se parlaient. Je sentais de l’animosité dans leurs échanges. Myla avait accepté de se tourner vers lui et de s’assurer sur le fil de l’arête.

Épisode 34

Quand il n’a plus été possible de l’ignorer, Myla s’est retournée vers lui, elle a froncé les sourcils et elle l’a reconnu. Je m’attendais à des exclamations ou à quelques mots chaleureux, mais il n’en a pas été question. Myla s’est contentée de le saluer.

– Bonjour !

Son visage s’était fermé. Aucun sourire ne l’illuminait. Au contraire, il y avait de la noirceur et du tragique dans ses yeux. Elle n’a même pas utilisé le prénom du grimpeur pour faire une sorte de présentation. Lui, il n’a pas ouvert la bouche, je n’existais pas. Il n’était pas là pour moi. Il a continué son escalade sans me jeter un regard. Myla est tombée dans le mutisme le plus agressif. Quand elle a été prête à s’élancer vers la longueur suivante, en tournant son visage, elle a croisé le mien et a levé les yeux au ciel pour me faire comprendre que cet homme lui était insupportable.

J’ai fait l’effort de ne pas réagir. Je sentais qu’il y avait un problème majeur. Je n’ai pas cherché à intervenir dans leur communication. Mais je venais d’apprendre qu’elle restait de mon côté et qu’elle voulait se débarrasser de cet intrus.

Épisode 33

C’était bien ça ! Il allait nous rattraper. Un mélange de déception et d’impuissance à modifier la réalité est parvenu à me contrarier. Il montait bien plus vite que nous, c’était assez normal puisqu’il marchait seul et ne perdait pas de temps dans les relais.

Donc, il allait probablement nous rattraper et continuer à escalader la voie en notre compagnie. Je n’aime pas partager une ascension avec des inconnus, ce n’est jamais plaisant. Il faut mélanger l’indispensable politesse à la concentration de l’escalade. De plus, je serais dans l’obligation de l’assurer et de l’assumer s’il rencontrait la moindre difficulté.

Je craignais surtout qu’il s’approche de Myla et que leur relation me fasse de l’ombre. Je me comportais en véritable séducteur égoïste et jaloux.

LES MAL-AIMÉS

Couverture

Genre littéraire

Roman

Le titre

Les mal-aimes, ce sont les trois personnages de ce roman qui sont à la recherche de l’amour et de la réussite.

La dédicace

Le roman « Les mal-aimés » est dédicacé à Marie.

La photo de couverture

La photo de couverture a été trouvée sur Internet. Elle semble être libre de droits.

Présentation

Laurine, épouse mal-aimée, n’a pas de chance. Elle subit une quantité impressionnante de problèmes. Elle rêve de s’en sortir par n’importe quel moyen. Daoud, l’immigré, a fui son pays djiboutien avec l’espoir de trouver le bonheur dans lequel baignent les Français. Mounir, la proie facile, ne trouve aucun goût à la vie. Ces êtres perdus et mal-aimés se cherchent dans le regard des autres, près du port de La Rochelle. Ils ne se rendent pas compte que le hasard des rencontres les pousse tous les trois vers la tragédie. On court après le bonheur mais, s’il n’y a ni raison, ni logique, on ne rattrape que les désillusions. Le désir est loin d’être suffisant.

Vidéo

À venir…

Incipit

– Moi, j’en ai marre de la tyrannie des pauvres. « Ah ! ben non ! on ne peut pas t’acheter cette robe ! Pas ce mois-ci… Un vélo électrique ? Tu rêves, ma fille ! »

C’est tellement épouvantable que je ne sais pas comment en parler. Où sont les mots pour décrire l’horreur ? On vit la misère dans notre corps et dans nos pensées. Nous vivons l’humilité et le dédain comme si c’était un poison dans nos veines… Un poison qui nous fait mal, au quotidien.

Qu’est-ce qu’ils croient, les riches ? Ils se voilent les yeux ? Ils ne veulent pas voir ?

La pauvreté, je l’ai vécue chaque jour de mon enfance. Mes parents y étaient résignés. Ils la subissaient comme un orage permanent. Qu’est-ce qu’on peut faire contre la pluie ? Si tu ne trouves pas de parapluie, tu prends tout sur la tête. C’est ce que mon père disait. Mais il ne faisait rien pour éviter les averses. Il pensait que vouloir faire des mains et des pieds pour sortir du cloaque, c’était le moyen le plus sûr pour s’attirer des ennuis. Alors, il ne fallait pas bouger. On ne faisait pas de politique, on ne participait à aucune fête, à aucune réunion. On disait simplement bonjour à nos voisins. Pas aux autres.

Avis

De Christelle L. M.

Ça y est ! J’ai pu commencer la lecture du dernier livre de Jean-Marie. Très fluide, belle écriture, on plonge facilement dans l’univers de ses personnages très attachants. Les pages s’enchaînent très facilement.

Nouveau !

Épisode 32

Je connaissais ce terrain parfaitement. Je ne cherchais pas mon chemin. J’étais plutôt concentré sur l’autre personne qui faisait aussi l’ascension de l’Astazou. Régulièrement, je suivais sa progression. Je me doutais bien de qui il s’agissait… Il allait rejoindre le dièdre du Couloir Swan et grimpait à toute vitesse à l’aide de ses crampons et de ses piolets. Il était loin d’être un débutant. Peut-être un guide ? Peut-être un aventurier moderne qui escaladait sans aucun assurage. La veille, j’avais vu son visage et j’étais sûr de ne l’avoir jamais rencontré auparavant. Pourquoi Myla ne m’en avait-elle pas parlé ? Ils s’étaient forcément croisés puisqu’il connaissait son prénom.

Nous avons poursuivi notre ascension sans rencontrer de difficultés notables. Il faisait beau. Myla était heureuse. Je me sentais séduit, comme emprisonné en pensée, par cette personne qui avançait intelligemment sur ces blocs désordonnés. La veille, nous avions fait l’amour et quelques heures plus tard elle se comportait comme une cliente qui s’abandonnait par moment à l’autorité de son guide et tenait malicieusement à le diriger le reste du temps.

Quand je la quittais des yeux, j’évaluais la progression de l’autre alpiniste. J’ai soudain compris qu’il se dirigeait vers nous.

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